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Le Crépuscule du Matin


Introduction

Il s'agit du dernier poème des Tableaux Parisiens. Le titre est à rapprocher de «Crépuscule du Soir», 10ème poème de la même section. Il y a bien une volonté du poète d'établir un parallélisme entre ces deux textes. Le titre est par ailleurs étonnant, puisque le crépuscule s'emploie lors du passage du jour à la nuit, or on parle ici du crépuscule du matin. Par extension, il peut ici s'appliquer et désigner l'aube, l'aurore.

Sujet: On nous présente ici Paris au matin, Paris qui s'éveille. C'est plutôt un sujet de roman donc prosaïque, et de la vie moderne. Ce poème est composé de 4 strophes inégales: un distique (pouvant être une ouverture) puis une strophe de 9 vers, puis une de 13 et enfin un quatrain (pouvant être une forme de conclusion), c'est donc un poème de forme libre. Les vers sont en alexandrins aux rimes plates. Le poème évoque Paris qui s'éveille mais présente différentes formes de misères de la vie parisienne au commencement du jour, à l'aube. Son aspect romanesque s'explique par des repères de temps et de lieu précis (v. 1, 2, 25). Il s'inscrit dans le temps, de la diane (relève du matin chez les militaires) à l'aurore et présente les différentes activités humaines, rencontrées transitoirement.

Problématique: Comment le poète met-il en oeuvre le thème de la rencontre dans la ville moderne?

Plan:
I. Le poème s'inscrit dans un temps et un lieu précis
II. Le tableau des activités humaines
III. L'expression du spleen, de la souffrance


I. Le poème s'inscrit dans un temps et un lieu précis

a) Temps et lieu
Ce poème est fortement ancré dans un temps et un lieu. Ces-derniers sont explicités: l'action se déroule à Paris. Elle débute le matin de bonne heure: v. 1, 2, 20, 25, 5-6 (la tache rouge représente le Soleil qui se lève), le temps est lui aussi largement exprimé, à la manière des romans, notamment au début et à la fin: on passe de l'aube à l'aurore. Le poète a ainsi une volonté d'immortaliser ce moment charnière insaisissable, conformément à l'esthétique de la modernité. Il veut «peindre le mouvement». On suggère dans ce poème un climat désagréable, typique de Paris: v. 20-21, brume, brouillard.

b) Un moment charnière, insaisissable
Baudelaire veut montrer le passage de la nuit au jour, du sommeil au réveil, par alternance: on parle de la nuit puis du jour puis de la nuit, etc. Ainsi, la 1ère strophe évoque le réveil, le jour. La 2nde évoque beaucoup de choses abstraites mais on admet qu'on parle du sommeil. Enfin, la 3ème évoque elle aussi le sommeil, v. 13, 15, 19-20, 22-23, 24. On ne traite donc ici pas un mais bien deux sujets. Ces moments charnière sont évoqués en alternance sur 2 vers en général, systématiquement avec un enjambement. Cette alternance donne l'impression d'un monde assez complexe, avec toutes sortes de possibilités, les éléments se chevauchent.Le poète veut montrer qu'il peut y avoir plusieurs choses à la fois, donner une image plutôt exhaustive de la ville. En revanche, il n'y a pas de volonté d'être vraiment réaliste.

Baudelaire peint donc un mouvement, dans un temps et un lieu précis, avec une alternance qui suggère al complexité.


II. Le tableau des activités humaines

a) Quelles activités ?
Ce texte a une volonté de description, de répétition, qui dure. La 1ère strophe évoque les soldats, la 2nde l'écrivain (?), la 3ème la prostitution, la misère, la naissance, la mort, les débauchés et la 4ème la métaphore du travail humain. Le jour et Paris sont personnifiés. La métaphore de Paris rappelle un ouvrier avec ses outils, le peuple qui part au travail.
Que tire-t-on de ces activités ?

b) L'image de Paris
On voit donc un monde complexe, toujours en mouvement, en quelque sorte The City That Never Sleeps (surnom habituellement accordé à New York): alors que des gens vont se coucher, d'autres se réveillent. C'est un monde de débauchés et de souffrance, en majorité. La souffrance est aussi bien physique que morale, suggérée par la douleur et le froid. Les personnages en présence sont plutôt des femmes que des hommes, qui souffrent mais ne représentent pas toute la société. Les gens heureux et bourgeois sont d'ailleurs absents. On a donc une vision sélective, pessimiste: le poète ne voit que les gens qui sont comme lui, on retrouve alors la notion d'alter ego. Le poème ignore totalement l'expression du je. Il y a peut être une allusion au vers 11 à l'écrivain? Mais elle demeure impersonnelle. Le poète écrirait donc de la nuit au matin. Malgré l'absence du «je», le poète est présent, tout comme la souffrance et le spleen.


III. L'expression de la souffrance et du spleen

Ce poème semble impersonnel, car il n'y pas 'expression du «je». Ainsi, on a l'impression que le poète se contente de décrire Paris, sans y mettre de sentiments (contrairement au Cygne ou à A une Passante). Or, c'est le cas. Il y a donc un lyrisme sans expression du «je»

a) Les métaphores
Le poète s'exprime par diverses métaphores. Dans la 2nde strophe, elles traduisent son état d'âme, se succèdent et sont structurées en 2 phrases:
Des vers 3 à 8, elle est structurée par les «où», v. 3, 5, 7. Le terme «adolescent» est un mot rare au XIXème siècle. Il désigne celui qui va être adulte. On évoque le sommeil douloureux, avec l'essaim (les abeilles, ça fait mal) et les tournants, le tord. Il y a des éléments du décors, concrets, qui rappelle l'heure, avec le sommeil lourd, la lampe. Le rouge renvoie au sang et la tâche à un oeil. Il y a encore une fois une idée de souffrance. Pour finir, il y a une dimension énigmatique, avec «l'âme», terme imprécis: désigne-t-elle le poète, les parisiens, l'adolescent? La souffrance est ici physique et morale, c'est une synthèse des deux idées précédentes.
Des vers 9 à 11, cela concerne l'atmosphère matinale de la ville, qui renvoie au distique. Elle est comparée à un visage en pleurs. A ce moment charnière, des choses prennent fin. Les pleurs, encore une fois, renvoient évidemment à la souffrance, à quelque chose que l'on a perdu. Le point commun de ces métaphores est l'expression du spleen, du regret. Elles sont aussi générales et imprécises, le poète parle alors au nom de tous.

b) Le bilan de cette souffrance
Il y a différents types de personnes qui souffrent, mais pourquoi ?
V. 15/17: «froids» rime avec «doigts». «Soufflaient» revêt un côté prosaïque. Il y a un rythme en alexandrin coupé à l'hémistiche (v. 16). On note une volonté de lutter contre le froid. Cela permet de créer un lien, par les rimes et les idées, sans mot de liaison, ainsi que d'expliciter les causes de la souffrance. La douleur physique est exprimée par la rime entre lésine/gésine. La souffrance est associée à l'avarice et la pauvreté. L'agonie tend vers la mort (v. 22-23). Les débauchés sont usés, brisés: ils ressentent une souffrance physique et morale, exprimée vers. 13-14 et 24, par leur épuisement. Le poète rapproche les idées, par un jeu de rimes, il fait des associations d'idées qui lui sont propres. Tous ses personnages rappellent la rencontre du cygne. Il n'y a pas de dimension politique ou historique. Il ne retient, comme dans Le Cygne, que les gens comme lui: chacune de ces figures de l'homme représente, symbolise un aspect de l'existence malheureuse du poète. Baudelaire appartient ainsi au mouvement symboliste dans la mesure où il évoque un élément qui en symbolise un autre. Mais ce mouvement débute après sa mort.

On nous présente une vision romantique de la ville, lieu de débauche et perdition. Les gens souffrent et s'y perdent. Cependant, Baudelaire hait la nature car elle est brute, laide, et n'a pas été transformée par l'Homme.


Conclusion

C'est un poème descriptif, presque narratif, avec une ouverture, un développement en 2 temps et une conclusion. La 2eme strophe est abstraite, la 3ème est concrète. Les nombreuses métaphores montrent le caractère poétique du texte. La poésie est fondée sur les images et un rythme. Baudelaire écrit aussi des poèmes en prose. C'est bien un Tableau Parisien, selon l'esthétique de la modernité. Il y a une note de pessimisme car le poète montre Paris où domine la souffrance, c'est subjectif. Mais optimiste car matin?