L'écriture poétique et la quête du sens, du Moyen-Âge à nos jours


Comment les poètes décrivent-ils et jugent-ils le monde qui les entoure ? Quelle place prend alors la poésie ?

Le terme «poésie» vient du grec «poiésis», qui signifie création. La poésie est le premier genre littéraire. Elle repose sur un langage spécifique, qui s'oppose langage ordinaire.


Introduction

La littérature commence par la poésie, c'est son genre fondateur. Elle se fait d'abord en vers et sert à exprimer l'histoire d'un peuple, avec l'épopée ou la chanson de gestes (? res gestae ? gero: mener, en latin), qui content des exploits guerriers. Parmi les textes fondateurs de la littérature, on trouve L'Illiade et L'Odyssée d'Homère, ainsi que L'Enéide de Virgile ou encore La chanson de Roland. Puis, on passera à la poésie en prose. Citons respectivement les premiers vers de ces oeuvres:
«Chante, Déesse, la colère d'Achille, le fils de Pélée»
«Raconte-moi, muse, [les aventures de] l'Homme aux mille ruses qui souffrit mille maux»
«Arma virumque cano» ? «Je chante les combat et le héros»
Les poèmes peuvent raconter l'histoire des Dieux, ce sont alors des psaumes.


La poésie célèbre, fait l'éloge d'exploits guerriers ou de personnalités. Ses sujets, tout comme son langage, est donc noble. Tous ne sont ainsi pas dignes d'être traités en poésie.
Pindare écrit par exemple des odes à la gloire des vainqueurs des jeux.
La poésie est à l'origine liée à la musique, elle est fondée sur une métrie depuis l'Antiquité. Le poète est donc comparable à un musicien, comme il est montré dans le 1er vers de L'Illiade. Il s'accompagne souvent d'une lyre, la figure type du poète étant Orphée.
Le langage poétique est spécifique, noble, libéré de la contrainte utilitariste. La poésie est conçue selon le désir de s'opposer à la prose. On importe donc une grande importance à la forme (signifiant) et peu au sens (signifié). De plus, la poésie utilise les multiples possibilités du langages, les ambiguïtés, les polysémies tandis que la prose les évite. La poésie est aussi attachée aux figures de style, aux rimes, aux vers, aux strophes, à la musicalité et au rythme. Les poèmes en prose n'apparaissent qu'au XIXème siècle.

P. 563 : La poésie est un genre soumis à beaucoup de contraintes (voir p. 561-562), qui jouent un rôle majeur puisqu'elles aident l'écriture poétique, comme le sonnet. Les poèmes peuvent avoir un forme fixe ou libre, si on invente une forme de poèmes.
Les différentes formes sont: Ballade, Bucolique, Calligramme (alliant visuel et auditif), Chanson, Elégie, Epigramme, Epopée, Hymne, Lai, Ode, Pantoum (un seul français: Harmonie du soir, de Baudelaire), Poème ne prose, Rondeau, Sonnet, Stance.
La disposition typographique veut qu'un espace blanc séparant strophes et vers corresponde à un silence. Un vers plus long qu'un alexandrin est appelée un verset. Les vers libres n'obéissent pas à une structure régulière: ni mètre, ni rime, ni strophe.

Il y a 2 conceptions différentes sur le travail poétique:
- Le poète est un homme inspiré par quelque chose qui le dépasse (Dieux, muse..). Il tire les informations de cette force supérieure et écrit sous sa dictée.
- Le poète est un artisan (d'où l'étymologie), qui travaille dur ses vers. Il passe des heures à combiner les sonorités. La poésie est un travail qui repose sur une technique. C'est la pensée du mouvement de l'art pour l'art, développé par les Parnassiens.

La poésie présente différentes fonctions:
- Elle célèbre, fait l'éloge avec par exemple les blasons, qui décrivent des corps féminin avec érotisme au XVIème siècle, les épopées ou les odes.
- On peut aussi s'intéresser aux idées, pour se moquer, critiquer, dénoncer. C'est alors une poésie satirique et engagée.
- La poésie lyrique exprime des sentiments, comme dans les élégies. Elle peut tout aussi bien s'interroger sur le sens du monde, il y a alors une quête du sens.
- Enfin, elle peut relever d'un jeu sur le langage, sur les mots. On privilégie alors la forme plutôt que le sens, contrairement aux autres.

P. 230 : On présente l'évolution des formes poétiques.
P. 251 : Poème baroque typique.
Au XVIIIème siècle, il n'y a pas de poètes, excepté Chénier.
Au XXème, on note des innovations comme Apollinaire avec Alcools, en 1913. Ce poète symbolise la modernité.

Conclusion

Chez Hugo, la poésie prend l'habit de la prophétie et est propice à l'engagement. Le poète se place parmi les bannis, les exilés
Chez Ronsard, la poésie est le moyen de passer à la postérité, d'accéder à l'immortalité. Le poète est celui qui donne cette immortalité à ceux dont il fait l'éloge.
Baudelaire, lui, évoque l'élévation spirituelle et physique du poète. Celui-ci est inadapté et exilé de la société, il est libre et indépendant mais incompris.
Pour Supervielle, le poète est au coeur de la création et donne une vision orginale, harmonieuse et optimiste du monde.

On a différentes rapports au temps:
- Un temps omniprésent:
- Chez Ronsard le temps est dévastateur, le poète invite donc au Carpe Diem.
- Chez Hugo, le futur est libérateur, il marquera la fin des tyrannies et sera donc radieux. C'est une vision optimiste.
- Hors du temps: - Chez Baudelaire et Supervielle, on remarque une notion de répétition.



Lire p. 234, 239, 246, 250 à 301.